Génèse - Partie 2

De quoi était constitué un home studio à la fin des années 90 à Madagascar ?

Tout d'abord, on était encore à 95% (et même 100%) en analogique en termes d'enregistrement et la composition musicale sur ordinateur (M.A.O) était à ses premiers balbutiements. On trouvait donc une bonne table de mixage analogique de 4 à 32 pistes, un magnétophone de 4 à 16 pistes, une boîte à rythme ou un set de batterie complet, quelques synthés analogiques et parfois un orgue ou un piano électrique, un rack d'effet avec 1 ou 2 modules d'effets et/ou de traitements de la dynamique, un magnétophone 2 piste pour le mastering et évidemment les micros et casques divers pour la prise vocale ou instrumentale en live!

Évidemment, je me base sur mes souvenirs du studio de Tsiresy qui à l'époque (et à mon avis) comptait parmi les studios les mieux équipés à Madagascar. Toutefois, comme je n'y connaissais rien, mes premiers pas au sein de ce nouveau terrain de jeu se résumait à gribouiller mes premiers vers de rap (en anglais), à observer les faits et gestes de Tsiresy et à tapoter nerveusement sur un synthé une ligne de basse ou une mélodie inspirée de morceaux découverts sur un vynil de hip hop 2 jours plus tôt.

On composait donc les grooves et les mélodies en live (sauf qu'à part Tsiresy, nos connaissances en instruments de musique frôlait le zéro absolu alors le resultat était plutôt cacophonique), le beat se programmait sur le TR626 et une fois les "patterns" programmés, la rythmique est jouée en boucle pendant qu'on cherchait la ligne de basse et les harmonies de la mélodies sur les différents claviers qui ressemblaient beaucoup au JP-6, la Juno ou au Moog.

Les synthés étaient toutes analogiques et la manipulation nécessitait au préalable une bonne compréhension de la dynamique des ondes sonores (bref, un sommet quasi infranchissable pour le non-initié tel que moi). Par la suite, l'enregistrement se faisait live en analogique sur un 8 pistes à bande (la joie de jouer une ligne de basse de 4 notes pendant 4mn30) et les vocaux vociférants (le genre l'exige) étaient enregistrés à la chaîne après une répétition intense (la prise devait être bonne du premier coup sinon il faut tout refaire - il n'y avait pas encore l'inestimable fonction undo avec les enregistrements numériques actuels). C'est dans ce contexte qu'à été créée la première chanson du groupe FAB, un des premiers groupes de rap officiel à Madagascar, et qui a marqué également mes débuts dans l'univers du son et de la programmation rythmique ou "beat maker".

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

En guise d'intro...

Fly Away CD

SYGA Studio en photos